L'histoire D'Aston Martin
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L'histoire D'Aston Martin
Au volant d'un prototype de sa conception (un ancien châssis Isotta Fraschini animé par un petit quatre cylindres Climax), Aston Martin remporte, en 1913, la course de côtes d'Aston-Clinton, dans le Bershire. Fort de ce succès, la première voiture de sport produite par Lionel Martin et Robert Bamford, apparue en octobre 1914, s’appellera Aston Martin, du nom du vainqueur et de celui de l'épreuve où il a triomphé en 1913.
La première Aston maison, toujours animée par un moteur Climax, ne fait ses débuts en course qu'à la fin de la Première Guerre mondiale, en Angleterre d'abord puis dans certaines épreuves internationales. À son volant, Lionel Martin se classe sixième au GP des Voiturettes, au Mans, en 1921. Un succès qui lui rapporte quelques commandes de la part de pilotes amateurs, ce qui lui permet de financer la construction de son premier quatre cylindres 1500 Aston Martin.
En dépôt de bilan dès 1925.
Malgré ces débuts de notoriété, la marque est contrainte au dépôt de bilan en 1925. Lionel Martin est écarté par les nouveaux repreneurs, Renwick et Bertelli. Ce dernier un personnage flamboyant prénommé César-Auguste est non seulement un bon pilote, mais aussi un ingénieur de renom. Sous son impulsion, les Aston Martin vont se découvrir de nouvelles ambitions en course, en particulier aux 24 Heures du Mans où elles vont enlever à plusieurs reprises la catégorie 1500 cm3.
L'ultime évolution, l'Ulster, sera considérée comme son chef-d'œuvre et offrira à la marque de nombreux succès en compétition. En revanche, sur le plan commercial, la firme marque toujours le pas avec ses productions ultrasportives, chères et élitistes. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Gordon Sutherland, à la tête de la société depuis 1932, tente de s'orienter vers des produits moins coûteux et plus confortables. Ainsi le projet Atom (une vraie GT routière), trop ambitieux, mis en chantier avant la guerre, ne verra-t-il jamais le jour.
Aston Martin "DB" pour David Brown.
En 1947, Aston Martin change une nouvelle fois de propriétaire. Rachetée par David Brown, un puissant industriel, la marque va enfin connaître son âge d'or. Passionné de compétitions, comme ses prédécesseurs, David Brown va réussir là où ceux-ci ont échoué, en donnant une dimension industrielle à la marque.
Les Aston Martin, frappées du sigle DB pour David Brown, vont donc se hisser parmi les plus belles et les plus enviables grandes routières de leur époque. Au sommet de leur notoriété, les Aston seront universellement connues et entreront bientôt dans la légende. Solides, rapides, un rien agressives et surtout possédant cette touche indéfinissable de charme britannique, elles seront pendant vingt ans synonymes d'exception. Une réputation bâtie sur la route, au cinéma grâce à un certain 007, espion de Sa Majesté, mais aussi sur les circuits. Prenant le relais de Jaguar, Aston Martin défendra avec éclat la couleur vert anglais, en triomphant dans les plus grandes épreuves d'endurance, dont les 24 Heures du Mans en 1959. Une victoire en forme d'apothéose, mais aussi de déclin. David Brown s'était fixé cet objectif avec toute la fougue d’un passionné, mais aussi comme un caprice de milliardaire. Une fois celui-ci atteint, il se détache progressivement de l'automobile.
Si les exigences de qualité, de raffinement et d'esthétisme sont toujours inséparables de la production d'Aston Martin, le renouvellement des modèles ou encore la modernisation inéluctable des mécaniques se font attendre. Peu à peu, les Aston se démodent, tandis que leurs moteurs six cylindres s'essoufflent à contrer les V8 et autres V12 italiens. Mais toujours belles et exclusives, les Aston deviennent d'inestimables voitures fétiches pour une élite de plus en plus restreinte.
Chaque moteur est signé par son monteur.
À l'usine de Newport Pagnell, l'approximation n'aura jamais droit de cité : les moteurs, systématiquement essayés au banc, sont signés par leur monteur, la tôle d'aluminium est martelée à la main, et le cuir Conolly des sièges, ajusté au millimètre près. De la haute couture dont le coût devient bientôt impossible à chiffrer, si bien que malgré des tarifs astronomiques, Aston vend souvent à perte.
Au bout d'un quart de siècle, l'ère David Brown se termine brutalement en 1972. Aston Martin vendue et revendue, soumise aux caprices de ses différents propriétaires, déclarée plusieurs fois en faillite, devra finalement son salut au géant Ford, en 1987. Malgré les craintes des amoureux de la marque, Aston Martin a préservé son identité et vit de nouveau dans la sécurité de solides finances. Plus encore, la nouvelle DB 7 s'inscrit dans la lignée des authentiques Aston Martin de la grande époque. La passion est sauve !
Le logo :
Le premier emblème de la marque est un simple écusson rond, de couleur dorée, où s'entrecroisent les deux lettres vertes A et M.
En 1947, David Brown apporte sa griffe avec un nouveau logo plus élaboré : le nom Aston Martin inscrit dans un rectangle, placé au centre d'une paire d'ailes déployées, reprenant un graphisme inspiré des figures mythologiques grecques. En dépit des nombreux changements de propriétaires, ce logo n'a jamais été remplacé depuis.
Les grandes dates :
1914 : la première Aston Martin voit le jour ; elle est conçue et construite par Lionel Martin et Robert Bamford.
1921 : Lionel Martin se classe sixième au GP des Voiturettes, au Mans, avec une Aston 1500.
1925 : dépôt de bilan de la société, qui est ensuite rachetée par deux industriels, Renwick et Bertelli.
1932 : une nouvelle fois au bord de la faillite, la société est renflouée par sir Arthur Sutherland, qui place son fils Gordon à la direction ; César Bertelli conserve la direction technique.
1947 : David Brown rachète Aston Martin et commercialise la DB 1 (DB pour David Brown), fondée sur un prototype (l'Atom) conçu avant-guerre.
1948 : David Brown rachète la marque Lagonda, se rendant ainsi propriétaire d'un moteur six cylindres conçu par cette dernière.
1950 : David Brown lance un ambitieux programme de compétitions et engage John Wyer comme directeur sportif.
1956 : Aston Martin s'installe dans une nouvelle usine à Newport Pagnell.
1957 : John Wyer est nommé directeur général d'Aston Martin-Lagonda ; il quittera la société en 1963, pour diriger le projet Ford-Le Mans.
1971 : David Brown (devenu sir David en 1968) vend Aston Martin-Lagonda à la firme Company Developments. Les appellations DB sont supprimées au profit de AM (Aston Martin).
1974 : Aston Martin dépose son bilan ; la production cesse ; seule l'après-vente poursuit son activité.
1975 : un Canadien, George Minden, et un Américain, Peter Sprague, rachètent la marque. La production reprend.
1980 : Aston Martin change à nouveau de mains ; Victor Gaunlett, fondateur de la compagnie pétrolière Pace Petroleum en prend la direction.
1985 : Gaunlett revend Aston à Peter Livanos (importateur de la marque aux USA) mais en conserve la direction.
1987 : Ford rachète Aston Martin.
1994 : présentation de la DB 7 ; elle reprend les initiales DB, en hommage à David Brown disparu en 1993.
2000 : Aston Martin rationalise sa production ; seule la DB 7 reste au catalogue, propulsée par le premier moteur V12 produit par la marque.
Tous les modèles :
1914 : le prototype de la première Aston voit le jour : châssis Isotta Fraschini et moteur Climax 4 cylindres, 1 388 cm3.
1919/26 : 1500 et Standard Sport (4 cyl.-1 487 cm3-38/45 ch-105 km/h) ; 50 exemplaires + 13 ex. (course).
1927/32 : First Serie (4 cyl.-1 496 cm3-56 ch-110 km/h) ; 129 ex.
1929/32 : International (idem) ; 81 ex. ; International Le Mans (idem sauf 120 km/h) ; 12 ex.
1932/34 : Le Mans (idem) ; 72 ex.
1933/34 : Standard Saloon (idem sauf 100 km/h) ; 20 ex.
1934/36 : Mk II (4 cyl.-1 495 cm3-70 ch-120 km/h) ; 117 ex.
1934/36 : Ulster (4 cyl.-1 495 cm3-70 ch-165 km/h) ; 24 ex. (course).
1936/38 : Speed Model (4 cyl.-1 949 cm3-75 ch-170km/h) ; 13 ex.
1937/39 : Mk III (4 cyl.-1 949 cm3-65 ch-135 km/h) ; 115 ex.
1939 : C Type (idem Speed Model sauf 178 km/h) ; 5 ex. (course).
1948/50 : DB 1 (4 cyl.-1 970 cm3-90 ch-175 km/h) ; 15 ex.
1950/53 : DB 2 (6 cyl.-2 580 cm3-116 ch-200 km/h) ; 410 ex.
1953/55 : DB 2/4 (6 cyl.-2 580 cm3-125 ch-190 km/h) ; 564 ex. dont 73 cabriolets.
1955/57 : DB 2/4 Mk II (6 cyl.-2 922 cm3-140/155 ch-200 km/h) ; 199 ex.
1957/59 : DB 2/4 Mk III (idem Mk II sauf 162 ch) ; 551 ex.
1958/63 : DB 4 (6 cyl.-3 670 cm3-240 ch-210 km/h) ; DB 4 Vantage (idem sauf 266 ch) ; DB 4 GT (idem sauf 300 ch-245 km/h) ; 1 110 ex.
1961/63 : DB 4 GT Zagato (idem sauf 314 ch-250 km/h) ; 19 ex.
1961/63 : DB 4 Drophead (décapotable, idem DB 4) : 70 ex.
1964/65 : DB 5 (6 cyl.-3 995 cm3-282 ch-240 km/h) ; DB 5 Vantage (idem sauf 314 ch) ; 1 023 ex.
1965/71 : DB 6 (idem DB 5) ; DB 6 Vantage (idem sauf 325 ch) ; 1 504 ex. ; DB 6 Volante (cabriolet) ; 38 ex.
1967/72 : DB S (idem DB 5 sauf 210 km/h) : 829 ex. ; DB S Vantage (idem DB 6 Vantage) ; 870 ex.
1969/72 : DB S V8 (V8-5 340 cm3-375 ch-256 km/h) ; 405 ex.
1972/90 : AM V8 Saloon (V8-5 340 cm3-305 ch-240 km/h) ; 2000 ex. environ (séries I à IV).
1974/76 : Lagonda (idem AM V8) ; 7 ex.
1976/90 : Lagonda (idem) ; 610 ex.
1977/89 : AM V8 Vantage (idem AM V8 sauf 438 ch).
1978/90 : AM V8 Volante (idem AM V8) ; 810 ex. ; AM V8 Vantage Volante (idem sauf 438/450 ch) ; 116 ex.
1986/88 : Vantage Zagato (V8-4 340 cm3-430 ch-280 km/h) ; 75 ex. dont 30 cabriolets.
1988/92 : Virage (V8-5 340 cm3-330 ch-250 km/h).
1990/92 : Virage Volante (idem).
1993/97 : Virage II (V8-5 340/6347 cm3-310/465 ch-250/280 km/h) ; Virage Vantage (V8-5 340 cm3 + 2 compresseurs-557 ch-300 km/h).
1994/97 : Virage Volante (cabriolet) et Virage Shooting Brake (break de chasse) V8-5 340 cm3-310 ch-245/255 km/h.
1993/97 : Lagonda Saloon et Shooting Brake (idem Virage 5 340 cm3).
1994/2000 : DB 7 et DB 7 Volante (6 cyl.-3 239 cm3 + compresseur-340 ch-265 km/h).
1996/2000 : AM V8 (V8-5 340 cm3-355 ch-240 km/h).
1998/2000 : AM V8 Volante (idem).
2000/2003 : DB 7 Vantage et DB 7 Vantage Volante (V12-5 935 cm3-420 ch-295/265 km/h).
2001/en cours : Vanquish (V12 5935 cm3 466 ch)
2002 : DB7 GT (V12 5935 cm3 440 ch)
2003/en cours : DB9 (V12 5935 cm3 450 ch)
2004
-DB 9 Coupé et cabriolet Volante (V12-6.0-450 ch)
-Vanquish S (V12-6.0-520 ch)
La compétition :
Comme beaucoup de petits constructeurs britanniques, Aston Martin donna la priorité à la course pendant les trois premières décennies de son existence. Tous les modèles produits étaient alors très sportifs et leur commercialisation (quelques dizaines d'exemplaires), réservée à d'authentiques gentlemen drivers. Un peu lourds et surtout barrés en puissance pure par leur faible cylindrée, ces modèles brillèrent surtout dans les épreuves d'endurance et notamment aux 24 Heures du Mans. La marque fut fidèle aux rendez-vous sarthois de 1928 à 1939, et y remporta de nombreux succès : victoires en catégorie 1500 en 1931 et 1932, assorties de cinquièmes places au classement général ces mêmes années ainsi qu'en 1933 et 1937. Une Aston Ulster offrit même son premier podium à la marque, en se classant troisième en 1935.
Lorsque David Brown prit les commandes de la firme, en 1947, il élabora rapidement un programme sportif très ambitieux. Après l'engagement de DB 2 musclées à partir de 1950, il passa à la vitesse supérieure avec de vrais prototypes : DB 3 et DB 3 S. L'un d’eux offrit à Aston son premier grand succès international, en remportant le Tourist Trophy en 1953. Surclassée ensuite par les Ferrari, Maserati et autres Mercedes, Aston Martin revint en 1957 avec un nouveau prototype : la DBR 1. Elle enleva son premier succès aux 1 000 km du Nurburgring en 1957, récidiva sur ce même circuit l'année suivante, où elle termina également deuxième au Mans puis réalisa un triplé historique au Tourist Trophy. 1959 sera l'année de tous les succès : un doublé aux 24 Heures du Mans, une nouvelle victoire aux 1 000 km du Nurburgring et au Tourist Trophy et le titre mondial Endurance en fin de saison.
Commencée au même moment, l'aventure en Formule 1 tournera court, la belle monoplace DBR 4 à moteur se voyant totalement surclassée par les petites Cooper à moteur arrière. Un échec qui va entraîner le retrait progressif de la compétition, à part deux tentatives au Mans en 1962 et 1963, sans aucun succès.
Dès lors, les seules apparitions d'Aston Martin en course seront le fait d'initiatives privées. Bien conduites, des DB 4 GT Zagato glaneront ainsi quelques beaux succès en circuits et en rallyes, jusqu'au milieu des années soixante.
Aston Martin reviendra cependant à la course en 1982. Victor Gaunlett, le nouveau propriétaire, soutiendra le projet Nimrod, qui se concrétisera par l'engagement de deux prototypes dans les principales épreuves du championnat du monde. Une participation qui se résumera à quelques places d'honneur, dont une septième au Mans en 1982, avant de s'achever sur cette même piste deux ans plus tard.
Enfin, après la reprise par Ford en 1987, Aston Martin fera sensation en revenant dans le championnat du monde Groupe C en 1989, avec un nouveau prototype. Solide et endurante, cette voiture terminera souvent dans le top 10, mais ne sera jamais en mesure d'inquiéter les ténors de la catégorie.
La première Aston maison, toujours animée par un moteur Climax, ne fait ses débuts en course qu'à la fin de la Première Guerre mondiale, en Angleterre d'abord puis dans certaines épreuves internationales. À son volant, Lionel Martin se classe sixième au GP des Voiturettes, au Mans, en 1921. Un succès qui lui rapporte quelques commandes de la part de pilotes amateurs, ce qui lui permet de financer la construction de son premier quatre cylindres 1500 Aston Martin.
En dépôt de bilan dès 1925.
Malgré ces débuts de notoriété, la marque est contrainte au dépôt de bilan en 1925. Lionel Martin est écarté par les nouveaux repreneurs, Renwick et Bertelli. Ce dernier un personnage flamboyant prénommé César-Auguste est non seulement un bon pilote, mais aussi un ingénieur de renom. Sous son impulsion, les Aston Martin vont se découvrir de nouvelles ambitions en course, en particulier aux 24 Heures du Mans où elles vont enlever à plusieurs reprises la catégorie 1500 cm3.
L'ultime évolution, l'Ulster, sera considérée comme son chef-d'œuvre et offrira à la marque de nombreux succès en compétition. En revanche, sur le plan commercial, la firme marque toujours le pas avec ses productions ultrasportives, chères et élitistes. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Gordon Sutherland, à la tête de la société depuis 1932, tente de s'orienter vers des produits moins coûteux et plus confortables. Ainsi le projet Atom (une vraie GT routière), trop ambitieux, mis en chantier avant la guerre, ne verra-t-il jamais le jour.
Aston Martin "DB" pour David Brown.
En 1947, Aston Martin change une nouvelle fois de propriétaire. Rachetée par David Brown, un puissant industriel, la marque va enfin connaître son âge d'or. Passionné de compétitions, comme ses prédécesseurs, David Brown va réussir là où ceux-ci ont échoué, en donnant une dimension industrielle à la marque.
Les Aston Martin, frappées du sigle DB pour David Brown, vont donc se hisser parmi les plus belles et les plus enviables grandes routières de leur époque. Au sommet de leur notoriété, les Aston seront universellement connues et entreront bientôt dans la légende. Solides, rapides, un rien agressives et surtout possédant cette touche indéfinissable de charme britannique, elles seront pendant vingt ans synonymes d'exception. Une réputation bâtie sur la route, au cinéma grâce à un certain 007, espion de Sa Majesté, mais aussi sur les circuits. Prenant le relais de Jaguar, Aston Martin défendra avec éclat la couleur vert anglais, en triomphant dans les plus grandes épreuves d'endurance, dont les 24 Heures du Mans en 1959. Une victoire en forme d'apothéose, mais aussi de déclin. David Brown s'était fixé cet objectif avec toute la fougue d’un passionné, mais aussi comme un caprice de milliardaire. Une fois celui-ci atteint, il se détache progressivement de l'automobile.
Si les exigences de qualité, de raffinement et d'esthétisme sont toujours inséparables de la production d'Aston Martin, le renouvellement des modèles ou encore la modernisation inéluctable des mécaniques se font attendre. Peu à peu, les Aston se démodent, tandis que leurs moteurs six cylindres s'essoufflent à contrer les V8 et autres V12 italiens. Mais toujours belles et exclusives, les Aston deviennent d'inestimables voitures fétiches pour une élite de plus en plus restreinte.
Chaque moteur est signé par son monteur.
À l'usine de Newport Pagnell, l'approximation n'aura jamais droit de cité : les moteurs, systématiquement essayés au banc, sont signés par leur monteur, la tôle d'aluminium est martelée à la main, et le cuir Conolly des sièges, ajusté au millimètre près. De la haute couture dont le coût devient bientôt impossible à chiffrer, si bien que malgré des tarifs astronomiques, Aston vend souvent à perte.
Au bout d'un quart de siècle, l'ère David Brown se termine brutalement en 1972. Aston Martin vendue et revendue, soumise aux caprices de ses différents propriétaires, déclarée plusieurs fois en faillite, devra finalement son salut au géant Ford, en 1987. Malgré les craintes des amoureux de la marque, Aston Martin a préservé son identité et vit de nouveau dans la sécurité de solides finances. Plus encore, la nouvelle DB 7 s'inscrit dans la lignée des authentiques Aston Martin de la grande époque. La passion est sauve !
Le logo :
Le premier emblème de la marque est un simple écusson rond, de couleur dorée, où s'entrecroisent les deux lettres vertes A et M.
En 1947, David Brown apporte sa griffe avec un nouveau logo plus élaboré : le nom Aston Martin inscrit dans un rectangle, placé au centre d'une paire d'ailes déployées, reprenant un graphisme inspiré des figures mythologiques grecques. En dépit des nombreux changements de propriétaires, ce logo n'a jamais été remplacé depuis.
Les grandes dates :
1914 : la première Aston Martin voit le jour ; elle est conçue et construite par Lionel Martin et Robert Bamford.
1921 : Lionel Martin se classe sixième au GP des Voiturettes, au Mans, avec une Aston 1500.
1925 : dépôt de bilan de la société, qui est ensuite rachetée par deux industriels, Renwick et Bertelli.
1932 : une nouvelle fois au bord de la faillite, la société est renflouée par sir Arthur Sutherland, qui place son fils Gordon à la direction ; César Bertelli conserve la direction technique.
1947 : David Brown rachète Aston Martin et commercialise la DB 1 (DB pour David Brown), fondée sur un prototype (l'Atom) conçu avant-guerre.
1948 : David Brown rachète la marque Lagonda, se rendant ainsi propriétaire d'un moteur six cylindres conçu par cette dernière.
1950 : David Brown lance un ambitieux programme de compétitions et engage John Wyer comme directeur sportif.
1956 : Aston Martin s'installe dans une nouvelle usine à Newport Pagnell.
1957 : John Wyer est nommé directeur général d'Aston Martin-Lagonda ; il quittera la société en 1963, pour diriger le projet Ford-Le Mans.
1971 : David Brown (devenu sir David en 1968) vend Aston Martin-Lagonda à la firme Company Developments. Les appellations DB sont supprimées au profit de AM (Aston Martin).
1974 : Aston Martin dépose son bilan ; la production cesse ; seule l'après-vente poursuit son activité.
1975 : un Canadien, George Minden, et un Américain, Peter Sprague, rachètent la marque. La production reprend.
1980 : Aston Martin change à nouveau de mains ; Victor Gaunlett, fondateur de la compagnie pétrolière Pace Petroleum en prend la direction.
1985 : Gaunlett revend Aston à Peter Livanos (importateur de la marque aux USA) mais en conserve la direction.
1987 : Ford rachète Aston Martin.
1994 : présentation de la DB 7 ; elle reprend les initiales DB, en hommage à David Brown disparu en 1993.
2000 : Aston Martin rationalise sa production ; seule la DB 7 reste au catalogue, propulsée par le premier moteur V12 produit par la marque.
Tous les modèles :
1914 : le prototype de la première Aston voit le jour : châssis Isotta Fraschini et moteur Climax 4 cylindres, 1 388 cm3.
1919/26 : 1500 et Standard Sport (4 cyl.-1 487 cm3-38/45 ch-105 km/h) ; 50 exemplaires + 13 ex. (course).
1927/32 : First Serie (4 cyl.-1 496 cm3-56 ch-110 km/h) ; 129 ex.
1929/32 : International (idem) ; 81 ex. ; International Le Mans (idem sauf 120 km/h) ; 12 ex.
1932/34 : Le Mans (idem) ; 72 ex.
1933/34 : Standard Saloon (idem sauf 100 km/h) ; 20 ex.
1934/36 : Mk II (4 cyl.-1 495 cm3-70 ch-120 km/h) ; 117 ex.
1934/36 : Ulster (4 cyl.-1 495 cm3-70 ch-165 km/h) ; 24 ex. (course).
1936/38 : Speed Model (4 cyl.-1 949 cm3-75 ch-170km/h) ; 13 ex.
1937/39 : Mk III (4 cyl.-1 949 cm3-65 ch-135 km/h) ; 115 ex.
1939 : C Type (idem Speed Model sauf 178 km/h) ; 5 ex. (course).
1948/50 : DB 1 (4 cyl.-1 970 cm3-90 ch-175 km/h) ; 15 ex.
1950/53 : DB 2 (6 cyl.-2 580 cm3-116 ch-200 km/h) ; 410 ex.
1953/55 : DB 2/4 (6 cyl.-2 580 cm3-125 ch-190 km/h) ; 564 ex. dont 73 cabriolets.
1955/57 : DB 2/4 Mk II (6 cyl.-2 922 cm3-140/155 ch-200 km/h) ; 199 ex.
1957/59 : DB 2/4 Mk III (idem Mk II sauf 162 ch) ; 551 ex.
1958/63 : DB 4 (6 cyl.-3 670 cm3-240 ch-210 km/h) ; DB 4 Vantage (idem sauf 266 ch) ; DB 4 GT (idem sauf 300 ch-245 km/h) ; 1 110 ex.
1961/63 : DB 4 GT Zagato (idem sauf 314 ch-250 km/h) ; 19 ex.
1961/63 : DB 4 Drophead (décapotable, idem DB 4) : 70 ex.
1964/65 : DB 5 (6 cyl.-3 995 cm3-282 ch-240 km/h) ; DB 5 Vantage (idem sauf 314 ch) ; 1 023 ex.
1965/71 : DB 6 (idem DB 5) ; DB 6 Vantage (idem sauf 325 ch) ; 1 504 ex. ; DB 6 Volante (cabriolet) ; 38 ex.
1967/72 : DB S (idem DB 5 sauf 210 km/h) : 829 ex. ; DB S Vantage (idem DB 6 Vantage) ; 870 ex.
1969/72 : DB S V8 (V8-5 340 cm3-375 ch-256 km/h) ; 405 ex.
1972/90 : AM V8 Saloon (V8-5 340 cm3-305 ch-240 km/h) ; 2000 ex. environ (séries I à IV).
1974/76 : Lagonda (idem AM V8) ; 7 ex.
1976/90 : Lagonda (idem) ; 610 ex.
1977/89 : AM V8 Vantage (idem AM V8 sauf 438 ch).
1978/90 : AM V8 Volante (idem AM V8) ; 810 ex. ; AM V8 Vantage Volante (idem sauf 438/450 ch) ; 116 ex.
1986/88 : Vantage Zagato (V8-4 340 cm3-430 ch-280 km/h) ; 75 ex. dont 30 cabriolets.
1988/92 : Virage (V8-5 340 cm3-330 ch-250 km/h).
1990/92 : Virage Volante (idem).
1993/97 : Virage II (V8-5 340/6347 cm3-310/465 ch-250/280 km/h) ; Virage Vantage (V8-5 340 cm3 + 2 compresseurs-557 ch-300 km/h).
1994/97 : Virage Volante (cabriolet) et Virage Shooting Brake (break de chasse) V8-5 340 cm3-310 ch-245/255 km/h.
1993/97 : Lagonda Saloon et Shooting Brake (idem Virage 5 340 cm3).
1994/2000 : DB 7 et DB 7 Volante (6 cyl.-3 239 cm3 + compresseur-340 ch-265 km/h).
1996/2000 : AM V8 (V8-5 340 cm3-355 ch-240 km/h).
1998/2000 : AM V8 Volante (idem).
2000/2003 : DB 7 Vantage et DB 7 Vantage Volante (V12-5 935 cm3-420 ch-295/265 km/h).
2001/en cours : Vanquish (V12 5935 cm3 466 ch)
2002 : DB7 GT (V12 5935 cm3 440 ch)
2003/en cours : DB9 (V12 5935 cm3 450 ch)
2004
-DB 9 Coupé et cabriolet Volante (V12-6.0-450 ch)
-Vanquish S (V12-6.0-520 ch)
La compétition :
Comme beaucoup de petits constructeurs britanniques, Aston Martin donna la priorité à la course pendant les trois premières décennies de son existence. Tous les modèles produits étaient alors très sportifs et leur commercialisation (quelques dizaines d'exemplaires), réservée à d'authentiques gentlemen drivers. Un peu lourds et surtout barrés en puissance pure par leur faible cylindrée, ces modèles brillèrent surtout dans les épreuves d'endurance et notamment aux 24 Heures du Mans. La marque fut fidèle aux rendez-vous sarthois de 1928 à 1939, et y remporta de nombreux succès : victoires en catégorie 1500 en 1931 et 1932, assorties de cinquièmes places au classement général ces mêmes années ainsi qu'en 1933 et 1937. Une Aston Ulster offrit même son premier podium à la marque, en se classant troisième en 1935.
Lorsque David Brown prit les commandes de la firme, en 1947, il élabora rapidement un programme sportif très ambitieux. Après l'engagement de DB 2 musclées à partir de 1950, il passa à la vitesse supérieure avec de vrais prototypes : DB 3 et DB 3 S. L'un d’eux offrit à Aston son premier grand succès international, en remportant le Tourist Trophy en 1953. Surclassée ensuite par les Ferrari, Maserati et autres Mercedes, Aston Martin revint en 1957 avec un nouveau prototype : la DBR 1. Elle enleva son premier succès aux 1 000 km du Nurburgring en 1957, récidiva sur ce même circuit l'année suivante, où elle termina également deuxième au Mans puis réalisa un triplé historique au Tourist Trophy. 1959 sera l'année de tous les succès : un doublé aux 24 Heures du Mans, une nouvelle victoire aux 1 000 km du Nurburgring et au Tourist Trophy et le titre mondial Endurance en fin de saison.
Commencée au même moment, l'aventure en Formule 1 tournera court, la belle monoplace DBR 4 à moteur se voyant totalement surclassée par les petites Cooper à moteur arrière. Un échec qui va entraîner le retrait progressif de la compétition, à part deux tentatives au Mans en 1962 et 1963, sans aucun succès.
Dès lors, les seules apparitions d'Aston Martin en course seront le fait d'initiatives privées. Bien conduites, des DB 4 GT Zagato glaneront ainsi quelques beaux succès en circuits et en rallyes, jusqu'au milieu des années soixante.
Aston Martin reviendra cependant à la course en 1982. Victor Gaunlett, le nouveau propriétaire, soutiendra le projet Nimrod, qui se concrétisera par l'engagement de deux prototypes dans les principales épreuves du championnat du monde. Une participation qui se résumera à quelques places d'honneur, dont une septième au Mans en 1982, avant de s'achever sur cette même piste deux ans plus tard.
Enfin, après la reprise par Ford en 1987, Aston Martin fera sensation en revenant dans le championnat du monde Groupe C en 1989, avec un nouveau prototype. Solide et endurante, cette voiture terminera souvent dans le top 10, mais ne sera jamais en mesure d'inquiéter les ténors de la catégorie.
Kolaps- Maitre des Farfadets
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