Rallye - WRC - Argentine -

Semaine après semaine, rallye après rallye, il repousse ses limites. Dimanche, Sébastien Loeb (Citroën C4) a remporté sa cinquième course d'affilée cette saison, sa cinquième de rang également en Argentine. Du jamais vu ! Le Français a devancé à l'arrivée son coéquipier Dani Sordo de 1'13" et le Norvégien Henning Solberg de 4'04". C'est donc un carton plein pour Citroën qui réalise un triplé. Après cinq manches, Loeb totalise cinquante points au classement général, soit vingt de plus que son rival le plus dangereux, le Finlandais Mikko Hirvonen (Ford Focus) qui a été contraint à l'abandon.

Et dire que vendredi certains s'inquiétaient de son retard accumulé lors de la première journée... Seize malheureuses secondes qui ont volé en éclats lorsque Sébastien Loeb s'est énervé. Il n'y avait vraiment pas de quoi. Après un retour aux affaires samedi, le quintuple champion du monde a tranquillement géré son avance dimanche. Avec trois nouveaux temps scratch réalisés, il s'est même permis le luxe de ne pas pousser sa machine à son maximum. Et il a bien fait, puisque derrière lui ses rivaux ont enchaîné les problèmes mécaniques sur un terrain difficile. Samedi, c'est d'abord son grand rival, Mikko Hirvonen, qui a été stoppé en plein élan. Victime d'une surchauffe moteur, le Finlandais a tout tenté pour repartir. En vain. Dimanche, c'est la pression d'huile qui a lâché Jari-Matti Latvala lors de l'ES19. Tous ses espoirs de podium se sont immédiatement envolés avec ses huit minutes passées à l'arrêt.

Latvala et P. Solberg jouent de malchance
Jusque-là passé au travers des embûches et irréprochable dans sa navigation, Latvala accusait le coup après l'incident. «A la réception d'un petit saut, après une longue ligne droite, nous avons atteri un peu violemment, ce qui a endommagé le système de pression d'huile, a-t-il raconté après coup. Nous avons appuyé sur tous les boutons pour relancer la machine, et puis d'un coup le moteur a redémarré». Mais trop tard, le mal était fait. Malgré deux spéciales remportées en fin de journée (ES21 et ES22) il a échoué à la sixième place. Ce qui a fait le bonheur du Norvégien Henning Solberg, tout heureux de récupérer une position qu'il n'imaginait pas d'occuper en fin de week-end. Un résultat rendu également possible par un autre abandon, celui de Petter Solberg, lui aussi trahi par son arrivée d'huile lors de l'ES20.

Au milieu de ces échecs en série, ou plutôt devant, loin devant, un homme n'a pas rencontré la moindre difficulté mécanique. Mieux, Sébastien Loeb a semblé intouchable sur un terrain qu'il affectionne particulièrement. Pour la cinquième année de suite en effet, il n'a rien laissé à ses rivaux sur les pistes piégeuses d'Argentine. Au milieu des pierres, dans la poussière, sous la pluie ou dans la fournaise, il n'a jamais été perturbé. L'Alsacien avait de quoi être satisfait à l'arrivée. «Je suis vraiment très content de ce résultat, s'est-il félicité. On s'est bien bagarrés avec Mikko (Hirvonen) jusqu'à son abandon. Après ça a été moins excitant mais j'ai quand même beaucoup apprécié ce rallye.» Et pour cause, grâce à la 52e victoire de sa carrière, il se positionne déjà en immense favori à sa propre succession. Et dire que la mi-saison n'est pas encore passée.