Rallye-IRC-Monte Carlo

Après les trois épreuves spéciales (ES1 à ES3) de la première étape disputées mercredi entre Monaco et Valence, Juha Hanninen (Skoda Fabia S2000) pointe en tête du 77e Rallye Monte-Carlo. Après 80 km chronométrés sur les 362 prévus jusqu'à l'arrivée samedi matin, le Finlandais devance les deux Français Stéphane Sarrazin (à 11") et Nicolas Vouilloz (à 33"), engagés tous les deux sur des Peugeot 207 S2000. Si les deux pilotes tricolores se sont adjugés les deux premières spéciales, la troisième a été remportée par Meeke Nagle.

La dernière spéciale du Rallye de Monte-Carlo au programme jeudi, l'ES9, a permis à Stéphane Sarrazin (Peugeot) de s'illustrer, en réalisant le meilleur chrono pour la troisème fois, et à Sébastien Ogier (Peugeot 207) de s'emparer des commandes du classement général provisoire, avant la dernière journée. Auteur du deuxième chrono lors de l'ES9, Ogier a profité d'une course complètement ratée par Juho Hanninen (Skoda Fabia), qui a perdu plus de 2' sur les leaders, pour s'offrir 54"8 d'avance sur le Finlandais au général. Freddy Loix (Peugeot 207) grimpe lui à la deuxième place, avec 32"4 de retard sur Ogier.

Une journée tout en rebondissements. Voilà ce qu'a réservé la 2e étape de l'épreuve, jeudi. Juho Hanninen, qui paraissait intouchable en milieu d'après-midi encore, signant lors de l'ES8 son troisième temps scratch du jour, termine la journée non pas en leader, mais à la 3e place du général provisoire. Et c'est Sébastien Ogier, qui n'a bouclé aucune des six spéciales de jeudi en tête, qui a vu sa régularité récompensée à l'issue de l'ultime parcours. Une nouvelle fois dauphin de Stéphane Sarrazin, qui a lui, comme Hanninen, porté son total à trois temps scratch, Ogier a donc profité d'une ES9 manquée par le Finlandais (18e à 2'36"8 de Sarrazin) pour passer en tête. Une belle journée, donc, ce qui n'a pas été le cas pour tous les Français.

Avant cette belle prestation dans la neuvième spéciale, Sarrazin a planté sa voiture dans le bas-côté lors de l'ES5, à cause d'une vitesse trop élevée dans un virage, le verglas se chargeant du reste. Mais c'est surtout Nicolas Vouilloz (Peugeot 207) qui fait grise mine. Lui aussi sorti de route, le champion du monde en titre a cassé sa direction, et n'a donc pas pu repartir lors des spéciales de l'après-midi. Un incident qui conclut une journée et demi pénible, avec une crevaison mecredi lors de l'ES3, puis jeudi pour ouvrir la journée, lors de l'ES4. Ce qui l'a contraint à disputer l'ES5, la plus enneigée, avec un pneu non-clouté. Pas idéal pour aller vite. Ogier doit lui espérer ne pas connaître pareille mésaventure vendredi. Il lui reste cinq spéciales pour maintenir sa position, et donc s'imposer.

Le classement général à l'issue de l'ES9 :
1. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Peugeot 207) 2h35'09"8
2. Freddy Loix-Isidoor Smets (BEL/Peugeot 207) à 32"4
3. Juho Hanninen-Mikko Markkula (FIN/Skoda Fabia) 54"8
4. Kris Meeke-Paul Nagle (GBR/Peugeot 207) 59"2
5. Toni Gardemeister-Tomi Tuominen (FIN/Abarth Grande Punto) 1'40"7
6. Stéphane Sarrazin-Jacques-Julien Renucci (FRA/Peugeot 207) 3'42"6
7. Jan Kopecky-Petr Stary (RTC/Skoda Fabia) 4'10"6
8. Giandomenico Basso-Mitia Dotta (ITA/Abarth Grande Punto) 4'17"8
9. Anton Alen-Timo Alanne (FIN/Abarth Grande Punto) 8'12"8
10. Franz Wittmann-Bernhard Ettel (AUT/Mitsubishi Lancer) 10'01"8

Invité par BF Goodrich, filiale de Michelin, à participer à la première manche du Championnat du monde des rallyes IRC, Sébastien Ogier, 25 ans, a fait plus que surprendre les cadors de l'épreuve en remportant le rallye monégasque samedi matin. Champion du monde junior avec Citroën, le Gapençais qui disputera l'intégralité du programme WRC à bord d'une Citroën C4 WRC, a prouvé sa polyvalence au volant d'une Peugeot 207 S2000. Pas suffisant toutefois pour entamer l'humilité d'un pilote prometteur qui préfère utiliser le «on» au «je». Pour ne pas oublier que cette victoire et sa carrière sont liées à son copilote Julien Ingrassia. Entretien.

«Sébastien Ogier, avec cette victoire à Monte-Carlo, vous succédez au palmarès à un monstre, Sébastien Loeb. Que ressentez-vous ?
Une énorme satisfaction. Je suis très, très heureux d'avoir gagné ce rallye car il est mythique. Et puis c'est sûr qu'avoir aidé Peugeot à renouer avec le succès ici me fait plaisir (La dernière victoire de Peugeot à Monte-Carlo remonte à 1985 avec la 205 Turbo 16 d'Ari Vatanen en 1985, Ndlr).

Aviez-vous l'ambition de vous imposer ici ? A partir de quand avez-vous compris que c'était devenu possible ?
Ce serait prétentieux de penser le remporter avant de le commencer. J'avais surtout beaucoup à découvrir, que ce soit les routes ou la voiture. Au fil de cette course difficile, je me suis efforcé de rejoindre l'arrivée car c'était très piégeux et beaucoup de mes concurrents sont partis à la faute. Ce n'est qu'à partir du deuxième soir, quand on a viré en tête, qu'on s'est dit que c'était envisageable.

Quelle partie de la course retenez-vous ?
Il y a bien sûr le passage où je fais le scratch mais surtout celui où nous sommes passés dans les Hautes-Alpes, chez moi. C'était un moment inoubliable, avec tous ces supporters Haut-Alpins sur ces routes enneigées. J'y ai pris pas mal de plaisir au volant.

Qu'est-ce qui vous a donné satisfaction sur ce rallye ?
Le terminer sans avoir commis de faute ! C'était un rallye tellement piégeux. C'était très facile de partir à la faute. Si nous sommes parvenus à passer à travers, c'est grâce à une tactique plus sécuritaire que d'habitude. Au fil de la course, on n'a réalisé qu'un seul temps scratch et le reste du temps, on a toujours joué placé : presque tous nos chronos ont figuré dans le Top 5. C'est la régularité qui a primé.

Champion du monde junior en 2008, vous vous êtes illustré lors du rallye de Grande-Bretagne en décembre dernier, vous remportez le rallye IRC de Monte-Carlo et vous allez disputer tout le Championnat WRC cette saison. Comment expliquez-vous cette réussite ?
Pour l'instant, c'est vrai que tout s'enchaîne très vite. Chaque fois qu'on avait une opportunité, on l'a rapidement saisie. Ce n'est pas pour autant que tout est joué d'avance. Il nous reste beaucoup à apprendre et beaucoup à faire. Mais on est sur la bonne voie.»